Cas cliniqueUn cas d'embolies rénales paradoxalesA case of renal paradoxical embolism
Introduction
Les embolies paradoxales, définies comme le passage d'un caillot d'origine veineuse dans la circulation systémique, à travers une communication droite–gauche, à l'occasion d'un gradient de pression favorable, représentent un diagnostic souvent difficile à établir avec certitude. Celui-ci est évoqué habituellement devant des embolies cérébrales, voire périphériques.
La migration dans la circulation rénale, tout aussi fréquente dans les séries autopsiques, n'est qu'exceptionnellement évoquée en pratique clinique ou rapportée dans la littérature, qu'il s'agisse d'infarctus rénaux, ou encore, plus rarement, d'insuffisances rénales aiguës.
La description d'un nouveau cas clinique est l'occasion de discuter les aspects diagnostiques mais aussi thérapeutiques, renouvelés par les apports de la cardiologie interventionnelle.
Section snippets
Observation
Une femme de 49 ans, sans antécédents marquants, est admise aux urgences le 23 juin 1999 pour dyspnée aiguë, tachycardie et douleur du mollet droit. La scintigraphie pulmonaire couplée (ventilation + perfusion) confirme le diagnostic d'embolies pulmonaires bilatérales à prédominance gauche et l'écho-doppler veineux la présence d'une thrombose massive poplitée et fémorale superficielle droite. La créatininémie (Cr) initiale est à 88 μmol/l, et les examens de routine sont normaux hormis une
Discussion
La description d'embolies systémiques provenant de la petite circulation au travers d'une communication droite–gauche remonte à la fin du xixe siècle [1]. Le diagnostic d'embolie paradoxale requiert la coexistence d'un caillot dans la circulation veineuse, d'une communication anormale entre les circulations droite et gauche, d'une embolie systémique (prouvée par la clinique et/ou l'angiographie ou l'anatomopathologie), et enfin d'un gradient de pression à un moment donné favorable à un shunt
Conclusion
Le message important est que le généraliste, l'urgentiste, l'interniste, l'urologue et le néphrologue doivent évoquer le diagnostic d'infarctus rénal. S'il est confirmé rapidement, des possibilités de sauver le rein sont offertes et, en l'absence de cardiopathie emboligène classique, un foramen ovale perméable doit être recherché, dont la fermeture pourra éventuellement être proposée.
Références (26)
Paradoxical embolism: clinical presentation, diagnostic strategies and therapeutic options
Am. Heart J.
(1986)- et al.
Paradoxical embolism: diagnosis during life
Am. J. Med.
(1972) - et al.
Comparison of results of percutaneous closure of patent foramen ovale for paradoxical embolism in patients with versus without thrombophilia
Am. J. Cardiol.
(2004) - et al.
Patent foramen ovale: a review of associated conditions and the impact of physiological size
J. Am. Coll. Cardiol.
(2001) - et al.
Incidence and size of patent foramen ovale during the first 10 decades of life: an autopsy study of 965 normal hearts
Mayo Clin. Proc.
(1984) - et al.
Comparison of transcranial Doppler ultrasound and transoesophageal contrast echocardiography in the detection of interatrial right to left shunts
Am. J. Cardiol.
(1991) - et al.
Paradoxical embolism with renal failure caused by occlusion of the renal arteries
Am. J. Med.
(1958) - et al.
Renal infarction caused by paradoxical embolism
Am. J. Emerg. Med.
(1985) - et al.
Bilateral renal infarction secondary to paradoxical embolism
Am. J. Kidney Dis.
(1999) - et al.
Preventing stroke recurrence in patients with patent foramen ovale : antithrombotic therapy, foramen closure or therapeutic abstention? A decision analytic perspective
Am. Heart J.
(1998)
Thrombose und Embolie
Paradoxical embolism
J. Clin. Path.
Impending paradoxical embolism
Arch. Intern. Med.
Cited by (2)
Wide-ranging clinical spectrum of paradoxical embolism
2021, Postgraduate Medical JournalA unique presentation of four thrombotic events at a time
2012, BMJ Case Reports